Syndrome Emergent PV Armitage Hux
Ven 3 Avr - 18:15
Kylo Ren
Kylo Ren
15
Syndrome Emergent PV Armitage Hux
24 ABY

Le voyage du retour se passa dans un grand calme, les lumières des étoiles lointaines étant les seules et piètre repaires dans le néant de l'espace. La cabine de pilotage était faiblement éclairé par une lumière rougeâtre tamisée. Assis et recourbé sur un fauteuil d'un confort tout relatif, Kylo Ren n'en profitait pas moins de la froidure du vide intersidérale. Alors qu'il venait de passer plusieurs semaines sur une planète désertique où la nuit ne tombait jamais, le froid qui se diffusait à l'intérieur du cockpit était doux et un peu assoupissant. Les larges espaces vides de toutes vies du shuttle le laissaient seul face à lui-même. Le seul désagrément qui l'empêcha, le long du trajet, de passer des journées et nuits reposantes fut une douleur lancinante à l'arrière de sa cuisse mais qui aurait pu passer inaperçue à côté du manque cruel d'eau qui survenait. L'eau avait été un bien précieux et rationné tout le long de la mission, mais cela n'eut pas suffit à préserver les réserves qui se trouvait dans son bâtiment et qui s'étaient drastiquement réduites. Cet état de fait le limitait grandement dans l'étanchement d'une soif tenace. Le Chevalier n'était pas inquiet, il savait que selon ses prévisions il n'y aurait pas de danger pour sa vie et que tant que ce régime ne durerait que quelques jours de plus cela ne porterait pas atteinte à son intégrité. Seulement sa gorge sèche et ses lèvres craquelées occupaient son esprit et empiétaient sur son sommeil, le laissant dans un état de torpeur lors de ses cycles d'éveils. Handicapant quand sa vitesse d'action en était réduite alors que L'Upsilon-class était un vaisseau à l'ergonomie facilitée pour les pilotages en duo. Il aurait pu cependant étancher sa soif de façon moins prudente et modérée si son retour ne signifiait pas de nouveaux protocoles lui étant soumis par son maître et intimant une attention corporelle particulière. Il lui serait en effet impossible d'arriver sur la base des chevaliers de Ren et de prendre possession de ses quartiers rapidement puisqu'il se dirigeait vers le destroyer principal de la flotte du Premier Ordre, le Finalizer. Les escales pour se ravitailler ne lui furent pas permise dans le secteur hostile qu'il traversa avant son entré en hyperdrive du fait de leur niveau d'urbanisation médiocre qui aurait rendu le commerce incertain et aurait grandement entamé le calendrier qui lui été imposé pour l'occasion.

Arriva le dernier jour avant la fin de son périple. Quand il se leva son premier réflexe fut d'attraper une poche plastique contenant le liquide minéralisé artificiellement, d'en arracher le bord et d'en apprécier quelques gorgés avant de se rendre dans la cabine de pilotage pour vérifier la trajectoire et le bon déroulement du déplacement. Quelques secondes le chevalier apprécia la sensation des commandes du vaisseau avant de s'en arracher avec vivacité pour s'affairer à d'autres tâches. Il passa une partie de la journée à effacer les traces de sables de ses étoffes avec un tissu humide, le regard perdu dans une introspection lointaine ; les gestes pleins d'une sauvagerie mal contenue. De même pour son casque qu'il passa sous l'eau pour en enlever les vestiges des batailles déjà anciennes qui avaient eu lieux dans l'environnement aride de dunes de l'astre terrestre foulé par ses pieds profanateurs. Une nouvelle pierre à l'édifice de sa formation et de ses connaissances, peut-être sous les directives de son maître mais offrant bien plus à l’apprenti qu'à son commanditaire. Demain il allait faire un premier pas dans le monde militaro-politique du premier ordre qu'il avait jusque là ignoré par désintérêt pour ces jeux de pouvoirs si pragmatiques. Mais ignoré également car si il avait dû s'y intéresser il aurait dû le faire sur son temps de liberté, hors de ses obligations envers Snoke, car le leader suprême n'apprécierait pas sa curiosité qui aurait dû être refréné par l’assurance qu'il n'était pour l'heure pas prêt. Il acceptait que l'on choisisse pour lui ce qu'il ignorerait tant qu'il savait pouvoir contrôler la portée de ce qu'il y gagnait et y perdait. Pour change rien ne pouvait lui être refusé sur sa soif de connaissance envers les dynamiques de la force parcourant la galaxie, voilà l'accord qu'il avait engagé. Mais ne soyons pas naïf, et Ren ne l'était pas, il était semi-conscient du poids de la coercition de Snoke sur ses envies et encore plus de son rapport de force qui lui offrait pour le moment une parfaite obédience.
Gardé loin des affaires internes de l'organisation, il semblait être temps qu'il se "familiarise avec les forces moins unitaires " de leurs batailles et que de "l'alliance qui en découlera sonne le glas de la Nouvelle-République et de la Résistance", du moins selon les mots de son maître. Son premier contact aura  au moins le mérite de lui présenter succinctement les rares personnes d'importances qu'il serait amené à rencontrer un jour ou l'autre et qui se résumait à une en la personne du général des armées lui-même.  Bien que Ren doutait pouvoir échapper à l’assommante présentation d'officiers trop zélés et suspicieux tout en profitant de l'attente interminable d'un haut placé aimant se faire attendre pour ménager ses effets et revendiquer son territoire. Trop de gens "importants" avaient piétiné son périmètre lors de sa jeunesse pour qu'il n'est qu'un infime espoir que  la simplicité dicte leurs actions.  


Avant d'avoir le droit à ces cérémonies inutiles, il fit un rapide nettoyage de son corps avec l'eau qui lui restait ; sommaire mais remplissant toutes les conditions de nécessité à ses yeux.  Le chevalier ne prit pas le temps de s'occuper de la plaie suintante de sa cuisse, il en changea juste les pansements de bacta ; n'esquissant pas une grimace quand sa peau fragilisé fut tirée dans un bruit collant par le pansement ayant tenue bien trop longtemps pour être encore efficace ou même humide. Le Bacta était rare depuis que la Nouvelle-République en tenait les dernières productions, le soin des blessés n'en était que plus coûteux et inefficace.
C'est après cette remise en état de son équipement et de lui-même qu'il se dirigea vers les commandes pour désenclencher l'hyper-drive en avance. Se gardant un peu de temps pour recalibrer ses cycles à ceux du destroyer. Constatant que le cycle de nuit était déjà bien avancé dans ce secteur il se contenta de rester en subluminique pour se diriger lentement vers son objectif après avoir confirmé son identité et de son arrivé dans la "matinée." Ren passa les heures suivantes à rectifier parfois sa trajectoire et à fixer l'espace devant lui d'un air éteint, son esprit l'amenant à se laisser emporter par ses pensées éparses. Il se changea enfin et se voila sous ses étoffes et son casque avant de demander l'autorisation d'atterrir et pouvoir effectuer la manœuvre sous  son champ de vision ombragé par sa visière. Son vaisseau pénétra le hangar tel un aigle fondant en piqué sur sa proie, les ailes repliées vers le haut,  son contour d'obsidienne se mariant avec les dalles ténébreuses qui pavaient les lieux.

L'allure de plomb de l'apprenti  assura à son arrivée une impression pesante et chacun de ses mouvements étaient tels le déplacement d'un colosse de pierre ; d'une lenteur qui suggérait qu'il n'était pas de la même matière organique que les humains ici, fait de quelque chose de beaucoup plus dense.  Son sabre ne brillait pas à sa main mais était attaché à sa ceinture, sous un pan de tissus épais. Quand bien même l'aurait-il exhibé, il doutait que qui que ce soit ne puisse en deviner la dangerosité, si peu en ayant vu à l'oeuvre ce dernier siècle.  Fatigué par le voyage et énervé par la raideur de sa jambe blessée, Kylo Ren était résolu à ne pas faire trop traîner les formalités, quitte à bousculer (et étrangler) quelques miséreux ayant la mauvaise idée de tester sa capacité à résister à l'idiotie des conventions.  

Un éclair de couleur à quelques pas de lui attira son attention et il put constater la présence de trois officiers et d'un capitaine de Stormtrooper. Un comité d'accueil ? Probablement et quand bien même cela n'aurait pas été le cas, leurs regards rigides envers lui en feraient ses parfaits médiateurs pour accéder à la hiérarchie. D'un pas lourd à l'empressement faisant rouler ses épaules d'avant en arrière il alla se placer devant les gradés, ne jetant même pas un regard au capitaine qui, de toute manière , l'aurait forcé à relever les yeux au vu de sa taille imposante. Tous avaient l'air parfaitement pincés mais aussi naturellement que de façon non-préméditée c'est au plus jeune que Kylo Ren s'adressa. Pas par intimidation, mais par mépris évident de l'âge comme critère de mérite.

"-Officier." Interpella t-il sobrement d'une voix métallique et implacable celui qui dépassait à peine la vingtaine. Et sans prendre le temps de présenter son identité qui était une évidence, il continua d'une voix autoritaire et aux accents d'intimidations. "Prévenez immédiatement le général de mon arrivé." Sa voix ne souffrait d'aucune forme de rejet possible alors qu'il soutenait le regard fixe des yeux clairs du jeune homme pâle et filiforme. Dans ce regard il y avait une certaine arrogance que le chevalier ne lui reprocherait pas - à partir du moment où il obéissait à son ordre avec efficacité. La touche de couleur qui avait dans un premier temps attirée son regard était sa chevelure enflammée contrastant avec le reste de son visage, presque terne mais ciselé. Au milieu du hangar tacheté de lumières bleutées se réfléchissant sur les surfaces d'obsidiennes, son allure dénotait, mais sur le pont, -là où les lumières rouges devait rayonner au milieu d'un apparat noir profond - il devait se fondre dans le décor comme une pièce particulièrement bien ouvragé du vaisseau. A contrario des deux autres officiers l'entourant, bruns et se démarquant à peine du sol sur lequel il marchait, si bien que Kylo Ren aurait pu les écraser sans remord sous ses bottes.
Re: Syndrome Emergent PV Armitage Hux
Ven 3 Avr - 18:30
Armitage Hux
Armitage Hux
18
All remaining systems will bow
https://thelastcrusade.forumactif.com


Syndrome émergeant
feat Kylo Ren.



Le glas frappe les six coups du matin, le sas s’ouvre sur une silhouette rigidifiée par son uniforme au noir sans tain. Bottes cirées, dos implacable ses grandes enjambées dévorent avec voracité le pont briqué du Finalizer. Le menton haut, conquérant mordant du regard l’horizon acquis, Hux goûte avec satisfaction la vie qui s’organise sous le dessein de sa poigne d’orfèvre. Dans sa vision périphérique les rouages de chair s’adossent les uns aux autres pour s’actionner dans la conformité, une fourmilière d’individualités diluées sous son contrôle. De la fine horlogerie. Certains visages striés de crispation se détournent, réglés sur du papier à musique, alimentent sa haie d’honneur.
Evidemment le gradé n’est dupe de rien. Il sait que son jeune âge ne séduit pas, que ses qualifications sont moquées par les rétifs enorgueillis par le souvenir idéalisé du vieil empire. C’est précisément cette piètre résistance qui le gorge de la plus cruelle des satisfactions. Il aime acculer, laisser sans recours. Son jeu a été suffisamment bien mené pour que toute étincelle de rébellion soit mourante avant même de prendre forme. L’armée des troopers et sa matrice sont siennes tout autant que l’appui de Snoke, aussi former un contre-pouvoir d’ampleur signifiante s’avèrerait impensable faute de partenaires décisifs.
Comme tous les matins le nouvellement général prend possession du centre névralgique, se fige dans le marbre face à la baie vitrée surplombant les nombreux panneaux de contrôle. Les bras scellés dans le dos avec cérémonie Hux récite mentalement et le canal global s’ouvre à lui. Ses pupilles incarnées dans la tâche ne luisent plus de rien, réverbèrent uniquement l’écran zébré d’annotations qui lui fait face. Son visage se déforme militairement à chaque mot articulé de sa mâchoire dure. Le bilan de la journée d’hier est transcrit de sa voix factuelle. Les unités sont classées dépendamment de leurs rendements. Le gradé est présent dans chaque parcelle du vaisseau par holovids interposés – aucun trooper ne peut se dissimuler au discours matinal.
Une fois la transmission terminée Armitage se tourne avec sècheresse vers ses officiers. Le lieutenant Mitaka l’informe aussitôt que le Leader Suprême Snoke désire prendre contact. Son arcade sourcilière échoppe d’un vague froncement. Accepter la communication sur la scène publique comporte le risque d’être évalué par ses subordonnés, de leur rappeler qu’une autorité supérieure chapeaute ses initiatives. Pour autant Hux accepte de s’y confronter sans ciller – il peut briller par l’image imposante de Snoke. En se faisant seul intermédiaire et traducteur de son pouvoir mystifié le gradé entend arracher des allégeances, celles qui voudraient se placer derrière une égide plus accessible. Il se trouve bien au-delà de la simple loyauté.

D’anticipation, ses yeux au vert perforant s’amarrent en hauteur tandis qu’il prend une profonde inspiration, que sa pomme d’Adam roule imperceptiblement à l’effleurement de sa peau. La projection gigantesque de Snoke lui apparaît et il l’accueille dans une solennité figée. La présence titanesque engloutit le pont entier et Hux est seul, immuable, à encore répondre. Garant de stabilité ses mains demeurent fermement crochetées tandis qu’il encaisse une requête soudaine qui pique la commissure de ses lèvres. Le Chef suprême attend de lui qu’il reçoive, bien évidemment dans les meilleures conditions, l’arrivée imminente de son disciple. Bien qu’Armitage eut connaissance de l’existence de cette variable il la préférait amplement affairée à d’autres horizons, distanciée de l’exercice militaire du Premier Ordre. Son faciès se fronce sans rien objecter qui soit déchiffrable. Le roux entretient un respect jalonné de nuances à l’égard de Snoke, s’il estime sa conception du martial il nourrit également une inimitié, aussi forte qu’elle est discrète, envers la Force et ses arcanes obscurs et instables. Kylo Ren incarne par avance le prototype de ce qu’il dédaigne et l’évincer du tableau s’apparentera, certainement très tôt, à une nécessité déjà bien consciente. Hux ne projette pas de composer avec un grade symétrique au sien, d’autant plus qu’il lui refuse toute légitimité. L’attention du leader ne doit pas être distribuée ailleurs que vers la planification stratégique. L’acceptation respectueuse se peint finement sur ses traits rudes et le dialogue s’interrompt.

Cela fait à peine quelques semaines que Brendol Hux a rencontré une mort taillée sur mesure, sèche et intraçable. Sentence administrée avec le parfait détachement du commanditaire à distance, n’éprouvant nul besoin de déguster son forfait. Le roux n’y a trouvé que le triomphe de ses ambitions face à une vision obsolète et si la vengeance était indéniable il refuse de s’adonner au sentiment, à allouer du poids à une figure désarticulée. Il ne partage rien de commun avec l’enfant esseulé et fragilisé qu’il fut dans une autre vie.
Phasma a su se montrer à la hauteur de la tâche et le gain d’une alliée est estimable. Il lui fallait un émissaire pour coordonner les effectifs alors qu’il se prêtait au bras de fer devant aboutir à sa promotion, elle incarna durant ces intrigues un nouvel argument à lister. Hux proposait déjà une infrastructure ciselée pour faire face à l’instabilité enfantée par le trépas soudain de son géniteur – le meurtre ne lui a pas été délégué sans raison, le gradé agissant toujours en prévision du coup d’après. Phasma, anciennement sous les ordres de Hux père, incarnait une transition douce pour ceux qui conservaient une once de respect envers le général tombé. Presque un hommage, la promesse mensongère et anesthésiante de faire perdurer le régime précédent malgré les traits juvéniles du successeur.

La revue du jour se fait intransigeante, les locaux sont activés d’une ferveur se mouvant d’un seul corps. Tous savent que se dessouder du carcan signifierait en être éradiqué sans négociations ni ménagement. Aujourd’hui plus que n’importe quel autre jour. Hux veut fièrement présenter et revendiquer sa création.
Le général est étroitement escorté par le capitaine Phasma et le lieutenant Mitaka. Le triumvirat se stationne à l’embouchure des quais d’embarquement. Nul mot n’est échangé. Armitage versé dans l’expectative présente un dos droit adossé à ses sempiternelles mains liées, son regard pointu découpe l’allée qu’empruntera l’invité. Rapidement une silhouette massive y paraît avec lourdeur et Hux emboîte sa progression des yeux, profitant de la distance pour tâcher de saisir une poignée d’informations. Il serait impossible de définir la nature de cet individu férocement drapé de métal et de cuirasses – sa stature de guerre fronce le gradé qui y établit malgré lui un parallèle aux cadets de son père. Pour autant la comparaison finit par lui accorder de la sûreté, expérience faisant. Lorsque le chevalier parvient à sa hauteur le regard de Hux ausculte automatiquement, à la recherche d’une arme ostensible, aboutit sur l’impression que l’interlocuteur n’est pas parfaitement assuré sur ses appuis. Sourcils froncés de concentration il prend grand soin de notifier la faillibilité qu’il recherchait – la trouvaille le déride légèrement et il oppose aux fentes creusées du casque un regard haut, digne.
Pour autant la voix qui détone ourle l’angle de ses lèvres d’une aigreur mesurée. Elle est déformée, indirecte, peu lisible. Si Mitaka jette compulsivement sur lui des œillades perplexes, l’erreur déclassante semble couler le long du professionnalisme d’un Hux bien insensible. Ce dernier corrige par un ton courtoisement professoral. Peut-être légèrement piquant. « Il se trouve devant vous. Je suis le général Hux. Nous vous attentions lord Kylo Ren. » Y mettre la forme est coûteux, une part de lui y répugne déjà, pour autant cela sait souligner qu’il détient les bonnes informations contrairement au disciple de Snoke. A bien entendre, dans sa bouche ce rang prestigieux se prononce certainement comme une raillerie intangible et invérifiable. « J’ai conscience que vous avez parcouru une longue route. Mes instructions sont de vous introduire aux locaux cependant je vous encourage à vous restaurer ainsi qu’à passer par le bloc médical si cela venait à s’avérer nécessaire. » En sous-texte une œillade fantôme, qui ne s’incarne pas une seconde, serpente vers la jambe supposée faible de Ren. La désigne. Hux ressent un quelque chose d’émulant à prendre l’ascendant sur cette joute informulée.




Sauter vers: